Cet été, on vous propose un nouvel atelier qui met en valeur la nature grâce au soleil : le cyanotype. Un procédé photographique ancien, tout à fait adapté à notre région et dans la lignée de nos animations nature.
Le cyanotype est un procédé inventé en 1842 et récemment remis au goût du jour par ses grandes possibilités créatives. En effet, on obtient un tirage négatif d’un magnifique bleu après une exposition de quelques minutes au soleil.
Matériel pour le cyanotype
La liste peut paraitre un peu longue, mais outre la chimie que vous devrez vous procurer spécifiquement, vous avez sûrement déjà le reste.
- citrate d’ammonium ferrique
- ferricyanure de potassium
- une pipette, un verre doseur, ou tout contenant qui mesure
- un pinceau, un petit rouleau
- une assiette creuse
- du papier épais
- une plaque transparente (type verre de cadre photo)
- un support rigide
- des pinces
- une bassine d’eau
- des plantes pour « l’impression »
Pour vous procurer la chimie, nous vous conseillons ce site, où vous pourrez aussi trouver des seringues pour doser les produits et les pinceaux en mousse que l’on utilise ici.
Préparation de l’atelier
Avant de se lancer, on part à la recherche de plantes, fleurs, feuilles, plumes, etc. que nous cyanotyperons ensuite. Si vous avez le temps, vous pouvez faire cette étape quelques jours avant pour les faire sécher et créer un herbier. Seule contrainte, que les éléments soient relativement plat. Vous verrez après pourquoi.
Ensuite, le jour J, il faut mélanger le même volume de citrate d’ammonium ferrique et de ferricyanure de potassium dans une assiette creuse pour créer la chimie – un liquide jaune – qui va réagir au Soleil.
Enfin, remplir une bassine d’eau qui permettra de rincer les feuilles après exposition. Et voilà, on est prêt !
L’atelier cyanotype en 4 étapes
Étape 1 : enduire sa feuille
Rien de plus simple, trempez votre pinceau dans le liquide jaune et badigeonnez votre feuille. Laissez sécher quelques minutes à l’air libre.
Attention, le produit réagit vite aux UV, notamment en été. Il est donc nécessaire de faire cette étape à l’abri du soleil : à l’intérieur ou dehors sous un abri maison comme nous l’avons fait.
Étape 2 : composer, créer
C’est l’étape créative, le moment de vous exprimer, d’expérimenter. Déposez les plantes que vous avez trouvées sur la feuille enduite, puis bloquez l’ensemble entre le support rigide et la vitre à l’aide des pinces. Ainsi, grâce à cette petite presse maison, vous êtes sûrs que rien ne va bouger pendant l’exposition au soleil.
Étape 3 : exposer sa feuille au Soleil
Une fois que tout est bien bloqué, posez votre assemblage en plein soleil. En été, au plus fort de la journée, il suffit de 10 minutes pour avoir un beau bleu. En hiver, ça peut prendre plusieurs heures. Le temps d’exposition fera changer la teinte du bleu change et rendra les détails plus ou moins visibles. On vous laisse expérimenter.
À cette étape, vous obtenez une couleur plutôt verdâtre, c’est normal.
Étape 4 : rincer son cyanotype
Le rinçage, c’est l’étape magique. C’est le moment où vous voyez apparaitre votre dessin et ce bleu si particulier.
Démontez votre petite presse maison et plongez rapidement votre feuille dans la bassine d’eau. Vous verrez que sous les plantes, le produit est resté jaune car il n’a pas pris le soleil. Ne tardez pas trop pour ne pas que ça bleuisse. Secouez délicatement votre feuille dans l’eau pour bien la nettoyer – elle doit être blanche là où elle n’a pas pris le soleil. Votre motif apparait, le bleu aussi !
Il ne vous reste plus qu’à la laisser sécher… et à recommencer !
Vous êtes prêt à marcher dans les pas d’Anna Atkins qui a contribué à la popularisation du cyanotype au XIXe siècle par la publication d’herbiers.
– Romain et Jess